Régis Deparis
Régis Deparis est un peintre français né près de Lille en 1948 et mort en 2013. Actif depuis les années 1970, il a exposé dans des galeries et musées à Paris, Lille, Nice, Rome, Milan, Gênes, Turin et Le Caire. Ses œuvres sont conservées dans divers musées français, dont le Musée d’Art Moderne de Paris et la Fondation BNP Paribas.
Après des débuts néo-cubistes/néo-fauvistes, Deparis développe au début des années 1980 un style personnel qui captive la critique et le public : résolument figuratif et anticonformiste, il adopte le noir et le blanc comme couleurs de base, créant un univers silencieux et onirique qui explore les chemins du kitsch sans jamais l’être. Dans une même toile, l’artiste alterne volontiers aplats lisses et concrétions de matière en relief, où de rares irisations de couleurs apparaissent ça et là, telles des joyaux scintillants. Les protagonistes des toiles de Deparis sont des éléments inertes, tels que des pendules, des commodes et des miroirs rocaille ou bien des éléments de temples romains ou égyptiens – les symboles d’une société ancienne et révolue qui s’effondre lentement mais demeure étrangement présente. Vides de toute présence humaine, ses peintures sont parfois ironiquement traversées par des animaux solitaires et aristocratiques, tels que des carlins et des singes.
En 1992-1993, Deparis collabore avec le célèbre peintre italien Enrico Baj (1924-2003) pour une série de 44 œuvres peintes à quatre mains, intitulée « Le Moi divisé », inspirée du livre éponyme du psychiatre Ronald Laing.
Dans les années 1990, Deparis crée et gère un centre culturel dans le nord de la France, à Hesdin, qui accueille d’importantes expositions d’art contemporain. Après avoir vécu de nombreuses années à Paris et à Rome et voyagé en Égypte, en Turquie et au Mexique, l’artiste découvre le Salento, péninsule lointaine au bout des Pouilles, en Italie, dans les années 1980 – en particulier la région de Tricase et son littoral. Il y passe chaque année de longues périodes de travail et invite ses amis artistes à le rejoindre. Il s’installe à Lecce en 2006.
Ses œuvres dans le Salento (à partir des années 1990) puisent dans la tradition fauve du début du XXe siècle, qu’il réinvente avec verve. De même que Matisse (également originaire du nord de la France) découvrit la lumière intense de la Provence et transforma son style, Régis Deparis, une fois dans le Salento, renouvelle son art : sur la côte de Tricase, sa peinture se pare de couleurs débridées, le noir disparaît et le paysage acquiert une importance fondamentale. Le peintre utilise désormais de larges touches de pinceau pour créer un fond coloré avec gestualité, sur lequel les contours des éléments sont ensuite peints, avec d’agiles touches en arabesques, comme ajoutés par dessus la texture colorée. La mer, le ciel et la nature luxuriante du sud donnent naissance à une peinture joyeuse et arcadienne. Mais ses Pouilles ne sont pas mimétiques : Deparis y intègre des éléments orientaux, fruits de ses nombreux voyages à l’étranger, ainsi que des figures mythologiques grecques de déesses et de nymphes et des influences sud-américaines, tropicales.
À Lecce, Deparis crée un plafond peint monumental de 30 mètres carrés intitulé « Storia di una famiglia, storia del Salento » (Histoire d’une famille, Histoire du Salento) dans l’historique Palazzo Palmieri. Également écrivain, Deparis a publié plusieurs livres, notamment sur le peintre cubiste Henri Le Fauconnier et sur Lecce.












